mercredi 1 septembre 2010

Du ciment dans les veines

A travers l'immense banlieue de Détroit on cherche le resto de Sylvio, il a fait de son jardin un parc à sculptures et tient également une pizzeria. Ca tombe bien parcequ'on aime l'art brut mais on a aussi très faim.

Malheureusement pour nos estomacs, le pizzaiolo a rendu son tablier, sylvio ne fournit plus, il est un peu agé, et ne se consacre plus maintenant qu'à ses statues.
Il nous reçoit, de bonne humeur, torse nu parcequ'il fait chaud, et il est prêt à nous faire la visite guidée de son jardin extraordinaire.

C'est un immigré Italien, réfugié politique, pour fuir les camps et la misère de Mussolini, il quitte l'italie avec sa mère. Les autres frères restent, lui, l'ainé, pourra trouver du travail et gagner des sous.

Les 2 premières années sont difficiles, à cause de la langue. Sylvio n'arrive pas à garder auprès de lui ses chéries yankees, malgré son charme, passés les premiers émois, elles s'enfuient faute de conversation.
Ca ira mieux pour lui bientôt car il apprend vite et il est débrouillard, il se marie, fait 4 enfants, ouvre une pizzeria et construit des statues.
Elles représentent surtout L'italie, ses monuments, sa culture, son histoire, ses légendes, ses grandes vedettes, César, le pape, pavarotti... Il y aussi des représentations des etats-unis, de sa mère, sa femme, ses enfants. Oui, car Sylvio est amour, il est pour l'entente entre les peuples, il aime ses enfants, et tous les enfants du monde, il nous aime on est ses enfants.

Il est aussi très marrant et la visite est truffée de bonnes blagues. On se quitte en se tapant dans les dos les uns des autres et Sylvio nous promet que dès qu'on aura le dos tourné, il enlevera les habits qu'il a gardé pour ne pas nous effrayer et qui lui tiennent décidemment trop chaud.
On part avec cette image, un petit bonhomme tout rond, tout nu, qui rigole en sculptant du ciment....



Et nous voilà t'y pas dans un nouveau pays...
En face Détroit de l'autre côté d'un grand pont, il y a le Canada!
On passe la frontière sans problème, le douanier qui veut nous faire plaisir et se montrer complice nous parle en français, il nous demande de lui remettre le slip jaune, nous, salauds, on lui a même pas dit que ce n'était pas le bon mot pour désigner le formulaire qu'on venait de remplir. Ca lui aurait appris quelque chose et ça aurait expliqué du même coup l'air hébété de Matthieu qui a compris, ouf juste à temps, avant d'ouvrir son pantalon en s'excusant que son slip n'était pas jaune, mais vert avec un motif balle de tennis, est ce que c'est bon quand même?
Bon, enfin, après quelques heures de route dans le nouveau pays, on s'installe dans un petit motel super et on met notre réveil très tôt pour être les premiers à voir les chutes du Niagara.
Bon, je vous le cache pas, comme tout le monde, on a trouvé ça formidable, et notre plan a bien fonctionné, on a évité le gros des autres touristes le tout avec une lumière matinale pas dégueu.
Y a rien a dire y a juste a regarder les images...



Après ça, et comme on était un peu préssés de rencontrer nos cousins Québécois, on a mis la gomme et on a longé les grands lacs sans beaucoup s'arréter. Grands lacs c'est un euphémisme, même les plus petits on dirai la mer, c'est troublant, avec des minis vagues et de l'eau douce.
Une fois on s'est arrétés pour se baigner dans le lac Erié, il faisait beau la plage était belle, et c'était l'heure de la pause.

On s'est dépoilés en 6 4 2, rués vers l'eau fraiche, puis en fait on a changé d'avis en découvrant un puis 2, puis des dizaines de poissons morts sur le dos, les yeux manquants déjà à moitié boulottés par les mouettes, sur le bord et dans l'eau!
C'était très bizarre de voir tout le monde se baigner sans soucis.
On s'est sentis perdus et on s'est même demandés si ce n'est pas nous qui avions faux?
Est ce qu'on ne devrait pas nous aussi manger les yeux des poissons?
On est repartis bien vite, bien secs avec nos questions, et dès que j'ai pu, j'ai interrogé l'internet. Voila ce que j'ai appris : le lac Erié, failli mourir dans les années 70 étouffé par une algue qui se nourrissait de la pollution des usines et des exploitations agricoles tout autour, ce fut un miracle qu'on le sauva de justesse, au prix de grands efforts écologiques.
Heureusement encore, imaginez les gâchis. Donc, cette fois ci la cause était apparement naturelle : un phénomène d'inversion des eaux, dessus l'eau froide, dessous chaude (ou le contraire) et un jour ça s'inverse laissant sur le carreau tous les poissons sensibles aux amplitudes thermiques... Bon, soit...
A part ça, la route était très belle.



7 commentaires:

  1. il est mignon votre Silvio, tout rond, tout nu, il vous aime comme ses enfants mais rappelez-vous bien que vous avez des parents en France ! On l'a vu tout rond, mais on ne l'a pas vu tout nu !
    Quelle drôle d'histoire que celle de la vie de Silvio !
    On vous fait plein bécots

    Vos vrais parents

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  2. et on les boudine comment nous les français, ces savons?

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  3. ce sourire, ce beaver, c'est fou cet air de famille! Bon c'est pas tout ça, toute cette eau, ça me donne envie de faire pipi :o)
    Des bèzes à Marie-Jo!

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  4. vous la sentez cette petite odeur de moules frites qui pointe?
    on s'est permis de faire un peu le tri chez vous (des drôles d'images accrochées à vos murs, on devrait en tirer un ou deux euros par image, de quoi vous nourrir pendant une semaine à votre retour...) Sympa, non?

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  5. j'ai toujours pensé que tu avais un cul à trier les arêtes !....

    Le daron

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  6. Hello les amis! Je crois que je suis tombée dans un trou spacio-temporel... C'est toujours super de vous lire. Je ne sais pas si vous voyez les photos de junk food de Deeka, mais je suis fière de vous avec vos truites saumonées (lavées) et votre pastrami à Miami.
    Des baises !

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  7. Très bon le film sur Arthur Villeneuve!; peintre barbier c'est presque comme moule frite (ce qui est très bon aussi); bises
    Grospet

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