
L'arrivée à quai est douloureuse. Nous portons à présent le poids de notre voyage sur le dos. De l'indispensable flacon de vinaigre balsamique à la futile crème anti-fongique pour mes mains devenues les plus grandes champignonnières au nord de Carrières-Sur-Seine.Notre épine n'est presque plus dorsale, elle racle a présent le sol comme une craie d'écolier. vous pleurez? on vous fait de la peine ou bien? bon OK, c'était le but. Dès les premières heures à Chicago nous sentons une atmosphère radicalement différente de l'ouest américain. c'est chouette. un mélange de gigantesques buildings et d'usines roubaisiennes. un mélange d'américains, de grecs, d'italiens, de chinois et de mouettes. Pour l'occasion, on s'établit dans le quartier grec, à l'auberge de jeunesse du Parthenon. Dans le couloir qui mène aux douches, je serre très fort dans ma main malade ma savonnette au lait de chèvre et tente de ne point croiser le regard des jeunes éphèbes qui me frôlent, les yeux argentés rivés sur ma main crispée et le noeud malhabile de ma serviette de toilette qui ne demande qu'à glisser et provoquer sur le champ l'évanouissement simultané des 45 locataires de l'établissement.


Pour nous autres, Chicago aura d'abord été la ville des musées. plutôt gâtés par la programmation très "brute" des différents musées de la ville. une expo spéciale à la maison de la culture du feu talentueux Reverend Howard Finster et ses centaines de scènes religieuses, portraits d'henry Ford, d'Elvis...voyez plutôt.


Une autre superbe expo sur Charles Steffen à l'intuit museum, mini-musée dédié à l'art brut.


des visites fructueuses de galeries ou je repartirai avec l'oeuvre d'un belge, et oui pourquoi aller si loin me direz-vous? Cécile repartira avec une très belle sculpture de Michael Jackson sur savon.
A Chicago nous avons trouvé la meilleure pizzeria au monde, nous sommes discrètement montés au 50éme étage de la tour art déco du Hard Rock Hôtel (et nous sommes restés comme 2 glands enfermés dans la cage d'escalier derrière la porte pare-feu contraints alors de redescendre à pied), nous avons admiré un haricot géant en chrome,
vu les plus grands classiques de la peinture étazunienne,
entendu un superbe concert de Wilfrid et ses Africains sous le dôme de la ville. Bref, on s'en ai payé une putain de bonne tranche, croyez-nous.
On repart de la ville dans une ridicule chevrolet jaune citron avec une furieuse envie de ratatiner la gueule de la loueuse de voitures qui nous a fait chier pendant 2 heures pour une histoire d'assurances et d'aider à compléter le tableau des 2 homicides commis chaque jour à Chicago.