dimanche 8 août 2010

Cheyenne de vie

Portland
une ville qui se place à présent dans nos petites favorites aux côtés de la Grande Frisco et de la Nouvelle Orleans.
Portland est une ville qui a retourné sa veste au point de la faire craquer. Une cité industrielle qui grâce à une nouvelle génération d'enfants polycéphales et unipatte a mué en une ville modéle aux usa pour le respect de cette putain de bouboule bleue qui pue. Rassurez-vous, la ville a tout de même gardé son vieux visage industriel et sa tignasse grise qui va avec. c'est ce qui fait son charme. comme on peut apprécier Le Havre ou Charlotte Rampling.







des grands ponts en ferraille coupent le fleuve qui lui coupe la ville en deux : La moitié vieille ville, charmante, et l'autre moitié, berceau de nouveaux quartiers vraiment chouettes où nous avons remué notre museau de rats des villes. Une bien belle exposition sur la dernière oeuvre dessinée de Robert Crumb, la Bible vue par ce vieux vicelard de Robert, idole des hippies alors qu'il en est si loin! Toutes les planches originales sont présentées alors on survole pour pas passer nos derniers précieux mois dans le musée. c'est long la Bible. Vous l'avez lu bande de mécréants? vous avez juste retenu que Zoé avait un arc et qu'un barbu avait marché dans la mouise? et Eve? tu savais que c'était de ta faute toutes ces conneries? et Bill? c'est toi qui a volé l'orange de Guy Marchand?





Ah oui, aussi un trèèès bon film : the Devil inside me, magnifique adaptation du non-moins fantastique roman de Jim Thompson : Le démon dans ma peau. que nous avions par le plus grand des hasards lu au début de notre voyage. on vous le conseille vivement. heureusement que nous connaissions le roman sans quoi les dialogues entièrement en chewing-gum très collant nous auraient échappés.



Quelques concerts dont un festival pop. de la pop chiante qui vire en free-jazz pour masturbateurs de manches et pour couronner le tout... pas de bar. alcool interdit. on se rabat sur le stand d'eau et on boit une grande lampée pour faire passer toute cette musique indigeste et bien trop compliquée pour nos cages à honey. pour se venger on file à une soirée cocktails rétro 90's, les salopettes "jean neige" une bretelle détachée côtoient les spikes au vivelle Dop. c'est rigolo et c'est pas beau. Les cocktails sont biens trop bons pour notre réhab'. they try to make me go in rehab' and I say noooo,noooo,noooooo....



On reprend la route, on commence a savoir faire, pour le sans intérêt bourg de Centralia. Sans intérêt si ce poète de Richard n'y avait pas sauvagement customisé son jardin.


En entrant je crois à un touriste de notre acabit regardant fixement quelque chose dans le jardin. mais non. c'est lui. c'est Richard. Dans son drôle de jardin. En train de regarder droit dans les yeux et sans bouger un poil de ce que vous voulez des enjoliveurs suspendus à un arbre. Alors il est surpris de notre arrivée et nous prend tout de suite par le cou pour nous expliquer tout ça. il est vieux. il nous agrippe comme ses petits enfants. Il est bien perché dans son univers. son univers : l'art et la moto, à cinquante ans, il s'est donné le choix : être biker ou artiste, il a choisi artiste mais garde quand même l'amour de la motobylette puisque chaque année il fait un pélerinage coiffé d'un casque fait maison. cette année c'est un casque avec une crête en espèce de lames. Il a fait 20 miles avant de s'apercevoir qu'il s'était trompé de sens. alors il est revenu.





Dans son jardin il aime à suspendre des centaines d'objets aux arbres et poteaux, il aime regarder la lumière jouer avec comme dans les enjoliveurs. Il nous donne des lannières en cuir avec un crochet et nous demande d'aller les loger quelque part dans ce grand bazar. il nous dit de surtout faire attention à ce qu'il ne nous regarde pas au moment de l'accrochage car il aime à se balader et trouver aux hasard les lannières alors il peut avoir une pensée pour nous. c'est gentil non? ensuite c'est un peu plus flou pour nous, il ouvre des portes sans murs en courant, il nous dit que dans son arène il y a du sable pour absorber le sang des chrétiens qui se battent avec les lions, il nous présente des monstres en mousse expansée, des têtes plantées de fourchettes, des tables où le couvert est mis depuis très longtemps, un roi en bois, une reine en contreplaqué. il nous parle de Sir Paul Mac Cartney... on signe le livre d'or encore une fois émus par un nouveau poète, qui ne le sait pas et que c'est bien mieux comme ça bordel de merde.
et de rabacher ces bons mots de Dubuffet : "L'art ne vient pas se coucher dans les lits qu'on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom. Ce qu'il aime, c'est l'incognito, ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'appelle."
Tu m'étonnes John!



















7 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce qu'il fait, original. On voyage par procuration avec vous ... :-)
    bisous

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  2. Salut les copains,
    je profite de cette plateforme pour passer un message perso à la fantomette Danton Q : "Nous sommes à Oléron jusque dimanche matin, si tu es là, manifeste toi !"
    Au plaisir

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  3. pour céline et Olivier:le temps passe très très vite!!! je ne vous oublie pas, je suis aussi sur oléron avec un planning assez serré avec tous ces cousins qui pullulent!!! je vous appelle et on se fait une plage, apéro , boum.

    pour mathieu et cécile: et ce stage de danse africaine alors vous l'avez zappé?

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  4. rentrez nous pas trop tard car, ça fout les boules avec toutes les rencontres folles/dingues que vous faites......je me fais du mourron!!!!
    bizzzzzzzzzzz
    et merci pour vos pensées lupinus reçues hier matin

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  5. Alors, ça vaut bien le coup de se payer un séjour linguistique et de ne pas piper un mot à un film de peur !! Par contre, pour tailler une bavette avec John le berger des arbres, là y'a du monde. Grâce à vos photos, j'ai de super idées pour meubler mon jardin en sculptures et mobiles divers et avariés! Take care.

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  6. Celle là est un peu usée, mais je la refais quand même:
    "Gaffe la Blatte
    L'otarie te Mathe"
    Sinon, bien lu le récit du long "film":
    tiens, des enfants sage, ça existe encore!!!
    bises; Gospet

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  7. mille excuses, j'ai laissé des fautes:
    1/gros lapsus; enfants sages, comme il y en a plusieurs, ça prend un "s"....mais j'ai une excuse, c'est tellement singulier!!!!
    2/ Grospet sans "r", finalement c'est pas mal, ça fait un peu chanson de messe avec un organe original
    rebises, Gropet

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